Vendée Globe : Alexia Barrier, 100ème jour en mer
Depuis le 16 février 2021, Alexia Barrier, skipper de TSE-4myplanet, navigue depuis 100 jours sur ce Vendée Globe. Elle revient sur sa longue route qui l’a menée au départ de ce tour du monde à la voile sans escale et sans assistance, un parcours semé d’embuches, de rencontres et de victoires. Alexia devrait boucler ce tour du monde dans une dizaine de jours sur la ligne d’arrivée des Sables d’Olonne.
Donner du sens
« En 2010, je partais pour une première tentative de tour du monde sur un Imoca, celui de Philippe Monnet, un tour du monde hors-course, pour la science et l’éducation intitulé 4myplanet Tour. L’opportunité était de m’entraîner pour le Vendée Globe, course à laquelle je rêve depuis mon plus jeune âge, de vivre cette première expérience et prouver qu’on peut allier la course au large et la préservation de l’océan. A ce challenge, j’ai ajouté un volet pédagogique en embarquant les kids 4myplanet dans mes aventures et inspirer ces enfants pour leur donner envie de devenir des adultes responsables, des conquérants prêts à foncer pour réaliser leurs rêves. »
Jamais seule en solitaire sur ce Vendée Globe
« Depuis 10 ans, ce sont enchaînés des rencontres, des déceptions, des fausses joies, des courses comme la Solitaire du Figaro, le Tour de France à la voile, des courses transatlantiques en solitaire, en double et en équipage. L’objectif est resté le même pendant toutes ces années : participer au Vendée Globe. Et en 2018, j’ai eu la chance de pouvoir acheter mon vieux bateau, le Pingouin.
Depuis 10 ans, nous avons fédéré un nombre incroyable de personnes et d’entreprises autour du projet, des partenaires, des amis, la famille, des bénévoles, des inconnus, des intermittents du spectacle, des PDG. Tous sont venus un jour visser un écrou, m’aider à porter une voile ou encore me trimballer d’un endroit à un autre, m’encourager, m’aider à trouver des sous, des sponsors. Je pense à cette énergie absolument incroyable, que ce projet de Vendée Globe a mis en lumière, l’énergie des êtres humains qui vont ensemble vers un objectif beaucoup plus grand qu’eux. Et pour moi, c’est tout cela mon premier Vendée Globe, la reconnaissance des personnes qui ont été là pendant 1 minute, 1 heure, 1 semaine, 1 mois, 1 an ou plus. Depuis 10 ans à mes côtés, ils m’ont permis de réaliser ce rêve, ce projet sportif pour la science et l’éducation, pour (4)myplanet. Je suis sûre que cela leur a donné l’envie et des idées de réaliser des projets personnels, de changer le monde, de changer eux-mêmes, et ça va au-delà d’une course à la voile, c’est une fantastique aventure humaine. »
Se dire que rien n’est impossible !
« Cela fait maintenant 100 jours que je suis en mer, j’ai navigué en donnant tout ce que je pouvais sans aucun regret. Deux mois seulement avant le départ du Vendée Globe nous avons dû changer la quille du bateau. Avec 7 voiles au lieu de 8, des vieilles et des neuves, je suis partie faire ce tour du monde par les 3 caps. Des partenaires, tels que Biotronik, le Département des Alpes-Maritimes et les membres du Club 4myplanet, se sont ralliés au projet depuis le début en 2018. Et puis cette bonne surprise, incroyable au mois d’août, TSE nous appelle pour devenir co-partenaire titre et nous permettre de préparer le bateau à 3 mois du départ. Se dire que rien n’est impossible ! On a signé le partenariat avec TSE dans ce contexte complètement « crazy » de pandémie. Nous avons signé ce contrat de partenariat sans se connaître, sans s’être vus en vrai et quand je vais mettre les pieds sur le ponton des Sables d’Olonne, pour la première fois, je vais rencontrer mon sponsor titre ! J’ai vraiment hâte de le remercier du fond de mon cœur.
Grâce à TSE, on a pu fiabiliser le bateau, aller chez Michel Desjoyeaux, faire un chantier incroyable, avec une équipe de préparateurs absolument formidables, et ça je l’ai ressenti tout au long de cette course. Même si je ne figure pas en tête du classement, même si je suis loin derrière et encore en mer, je sais que nous avons tous travaillé dur, très dur pour en être là. Alors je continue Actuellement au large du Cap Vert, je poursuis ma longue route jusqu’à l’arrivée en donnant le meilleur de moi-même avec la satisfaction du travail accompli, sans peur et sans regret. »
Aimer, Oser, Partager pour la Planète
« La motivation vient aussi de ces dizaines de milliers d’enfants, encore accrochés à la carto, alors qu’il ne reste plus beaucoup de bateau sur l’eau. Ces enfants, qui m’encouragent, me racontent comment ils ont mis en œuvre leurs projets, leurs aventures avec leurs amis comme leur famille
et que cela leur ouvre de nouveaux horizons. Grâce à cette aventure du Vendée Globe, et ça n’a pas de prix !
Et puis, il y a la contribution à la recherche scientifique avec ce formidable partenariat avec l’UNESCO, la décennie pour la recherche sur l’océan qui s’est ouvert fin janvier de cette année, c’est absolument formidable. »
« J’ai hâte d’arriver pour retrouver tous les gens qui m’ont aidée, ceux que je connais comme tous ceux que je ne connais pas et qui m’encouragent. A tous ceux qui m’ont envoyé cette énergie pendant le tour du monde, je voudrai les serrer très fort dans mes bras, serrer toutes les équipes de TSE, de Biotronik et des personnes qui auront fait le déplacement malgré ce contexte particulier. Cette aventure révèle encore une fois des choses très positives, dont la capacité de l’être humain à se renouveler, se reconstruire et se réinventer quoi qu’il advienne. »
Actuellement 24e, Alexia évolue au large du Cap Vert et espère franchir la ligne d’arrivée entre le 26 et le 27 février 2021.