Interview et rencontres 13 novembre 2024

Lilou Ressencourt : sa nouvelle vie aux Etats-Unis


Aujourd’hui, Lilou Ressencourt nous parle de sa nouvelle expérience à l’université américaine de Berkeley en Californie. Après son expérience aux Jeux Olympiques de Paris 2024, la nageuse française spécialisée dans le 100 et 200 mètres papillon a récemment quitté la France pour rejoindre la Californie, où elle combine ses études de master avec un programme d’entraînement de haut niveau. Lilou nous en dit plus sur sa nouvelle vie.

 

Tu es actuellement en Californie, où tu poursuis des études et ta carrière de nageuse. Qu’est-ce qui t’a poussée à partir là-bas ?

Oui, je suis à Berkeley, en Californie, une université réputée à la fois pour ses études et son équipe de natation. Depuis toute petite, j’ai toujours eu cette envie de découvrir d’autres cultures. Partir étudier à l’étranger était un de mes grands objectifs, indépendamment de la natation.

Comment es-tu arrivée dans cette université ? As-tu postulé ou sont-ils venus te chercher ?

Concernant le processus, c’est un peu des deux : j’ai été repérée par des recruteurs américains quand j’avais 18 ans, mais à l’époque, j’ai choisi de rester en France pour obtenir ma licence et continuer avec mon coach. Trois ans plus tard, quand j’ai décidé de partir, j’ai repris contact avec les universités intéressées, et Berkeley a été l’une des meilleures options. J’ai également été aidée par une Américaine pour trouver la bourse qui finance mes études ici. C’était un rêve pour moi, et tout s’est aligné pour que je puisse venir !

Y a-t-il beaucoup d’internationaux dans ton université ?

Oui, il y a vraiment beaucoup d’internationaux à Berkeley, surtout dans les équipes sportives. Les universités comme Berkeley cherchent à avoir la meilleure équipe possible, donc elles recrutent des nageurs de haut niveau, y compris des étrangers. C’est un échange gagnant : cela permet à des étudiants comme moi de bénéficier d’une formation sportive et académique dans un cadre international tout en renforçant les performances de l’équipe.

Dans mon équipe de natation, par exemple, il y a des nageurs de plusieurs pays, ce qui crée une ambiance vraiment enrichissante et diversifiée. On apprend beaucoup les uns des autres, que ce soit au niveau culturel ou dans notre approche du sport. Berkeley attire les étudiants du monde entier, donc on est entourés de personnes avec des parcours très variés, et ça rend l’expérience d’autant plus intéressante.

Et comment se passe la vie là-bas, entre les études et l’entraînement ?

J’ai un emploi du temps assez léger, avec des cours seulement le mardi et le jeudi, ce qui me permet de consacrer beaucoup de temps à l’entraînement. Je nage tous les matins à 6h30 et certains jours deux fois par jour. Ici, on fait beaucoup de musculation et d’exercices spécifiques pour la natation, comme travailler les impulsions pour les départs. C’est différent de la France, où je m’entraînais plus dans l’eau. En somme, l’approche américaine met beaucoup plus l’accent sur la force et la préparation au sol.

Quelles sont les principales différences entre les États-Unis et la France pour une nageuse de haut niveau comme toi ?

La place du sport dans la société américaine est incroyable ! Ici, le sport est central et tout est fait pour que tu réussisses, pas seulement pour toi, mais pour ton équipe. Il y a une vraie culture de cohésion, et tout le monde se soutient. En France, c’est parfois plus individuel et moins encadré, mais ici, être sportif est vraiment valorisé. Au niveau des infrastructures, c’est aussi impressionnant. Tout est conçu pour aider les athlètes à atteindre leur meilleur niveau, et c’est stimulant.

Et au niveau de la mentalité, est-ce que tu sens une différence ?

Oui, absolument ! Je dirais qu’en Californie, il y a une ouverture d’esprit assez unique. Les gens sont très bienveillants, il y a peu de jugement, et tout le monde semble beaucoup plus détendu. Je pense que cela vient aussi du mode de vie ici, où tout est un peu « zen ». À Nice, où j’habitais, c’est différent : les gens sont parfois plus stressés par le travail, par exemple.

Qu’est-ce que tu préfères et aimes le moins aux Etats-Unis ?

Ce que j’aime le plus ici, c’est le dépaysement total ! Le fait de devoir m’adapter à une nouvelle culture, d’entendre parler anglais tout le temps et de rencontrer des gens venus de partout, c’est hyper stimulant. Et puis, en Californie, les gens sont super ouverts d’esprit, détendus, et il y a une ambiance vraiment bienveillante, très différente de ce que je connaissais en France. La mentalité est moins stressée ici, et on sent que chacun peut trouver sa place sans jugement, ce que j’apprécie énormément.

Ce qui me plaît moins, par contre, ce sont certains aspects de la vie urbaine à San Francisco, notamment le nombre important de sans-abri et les problèmes liés à la drogue, qui peuvent rendre certaines zones un peu difficiles. Ce n’est pas le cas partout aux États-Unis, mais ici, c’est assez marquant. Et bien sûr, la nourriture française me manque ! Le pain, le fromage… ils n’ont pas la même saveur ici, même s’il y a de bonnes choses. Mais je suis prête à faire ce petit sacrifice pour vivre cette aventure incroyable !

Et qu’est-ce qui te manque le plus de la France ?

Ah, sans hésiter, le pain et le fromage ! C’est classique, mais vrai : ici, le pain n’a pas du tout la même qualité. Et puis la nourriture française en général, même si je découvre des plats sympas ici. C’est une question d’adaptation. Évidemment, ma famille me manque, mais heureusement, je peux les voir de temps en temps, comme je vais rentrer pour Noël.

Est-ce que tu prévois de rester après tes études ?

J’ai deux ans d’éligibilité ici avec ma bourse. Après cela, il faudrait que je passe en « pro » et finance tout moi-même, ce qui est coûteux. J’ai donc prévu de rester ces deux ans, mais je ne sais pas encore pour la suite. Peut-être retourner en France ou essayer une autre destination. J’aime prendre les choses comme elles viennent !

Un dernier mot sur ce que tu aimerais dire à ceux qui envisagent un parcours similaire ?

Je dirais que c’est une aventure incroyable. Par contre, je conseille de maîtriser un peu l’anglais avant de venir, car c’est assez déroutant au début. La première semaine, j’avais des migraines juste à force d’entendre de l’anglais toute la journée ! Mais c’est aussi super enrichissant et ça vaut vraiment le coup. C’est une belle expérience de vie que je recommande à fond.

 

Découvrez ici les entrainements de Lilou en vidéo.

 

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